Les dessous de la fast fashion

Publié le 16 février 2025 à 14:07

L'enquete en vidéo ici : https://www.dailymotion.com/video/x9c26ok

 

Conditions de travail abusives, vêtements de mauvaise qualité, matériaux toxiques, impact sur l’environnement... Derrière le succès commercial de la marque chinoise Shein, un modèle économique basé sur l’exploitation et la surconsommation, dénonce un documentaire.

C’est évident que quand tu achètes un haut à 8 euros, il n’y a aucun monde dans lequel ce vêtement peut avoir été fabriqué dans de bonnes conditions sociales, résume Géraldine Viret, porte-parole de l’ONG suisse Public Eye dans le documentaire de Nathalie Gros (réalisatrice) et Claire Latour (influenceuse mode). Le ton est donné dès l’accroche de l’enquête qu’elles ont menée sur Shein, le géant chinois de la fast fashion. L’influenceuse est mise en scène dans un documentaire jouant sur les codes des réseaux sociaux pour montrer l’envers du décor de l’entreprise aux 250 000 références permanentes en ligne.

Car Shein ce sont des techniques de neuromarketing qui poussent à la consommation, des renvois gratuits qui démultiplient les transports polluants de marchandises (5 000 tonnes de vêtements sont envoyées par jour), des designs honteusement plagiés, des produits de qualité médiocre qui se dégradent après quelques lavages... Certains présentent même parfois des taux élevés de substances toxiques pour la santé humaine. Le renouvellement des références en ligne y est permanent (jusqu’à 53 081 nouveaux modèles mis en ligne le 1er février 2024, un record), permis par une armée d’artisans sous-traitants payés à la pièce et travaillant soixante-quinze à quatre-vingts heures par semaine pour gagner leur vie.

Un modèle commercial pervers

L’inFO militante

L’article que vous êtes en train de lire est tiré de la revue « L’inFO militante », le bimensuel de la confédération Générale du Travail Force Ouvrière.

Consulter les articles

Le tout est trop souvent fabriqué à partir de matières synthétiques qui ne se dégradent pas et vont ensuite polluer la planète – et tout particulièrement l’Afrique – via le commerce à la tonne de vêtements d’occasion.

Comble du cynisme, notre influenceuse découvre même que la marque finance en partie une ONG ghanéenne dont l’objectif est de contrer les dégâts causés par les millions de vêtements inutilisables qui échouent sur les marchés de seconde main. Clairvoyante, elle conclut cependant : Si les vêtements dangereux étaient davantage contrôlés, si le marché était mieux régulé et le recyclage amélioré, forcément l’impact de la fast fashion serait limité.

 


Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.